Hommes et femmes face au bain froid : comprendre pour mieux pratiquer
- Olivier Griffet
- 3 mai
- 3 min de lecture

Lorsque l'on découvre les bienfaits de l'immersion en eau froide, il est tentant de penser que notre corps réagit de manière universelle. Pourtant, hommes et femmes activent des mécanismes différents pour faire face au choc thermique.Connaître ces différences, c’est se donner toutes les chances d’adapter sa pratique pour qu’elle soit à la fois sûre, efficace et alignée avec sa physiologie.
Voyons ce qui distingue nos réponses au froid – et pourquoi ces nuances comptent.
La capacité à préserver la chaleur interne : une efficacité partagée
Contrairement à certaines idées reçues, les hommes et les femmes défendent leur température des organes vitaux avec la même efficacité. Les stratégies sont simplement différentes :
Les femmes favorisent une vasoconstriction périphérique plus intense, limitant la circulation sanguine dans les extrémités pour conserver la chaleur dans le corps et les organes essentiels.
Les hommes, eux, s’appuient sur une production de chaleur plus rapide grâce à leur masse musculaire, générant des "frissons" plus tôt.
Malgré des ressentis différents, le résultat est similaire : la chaleur interne est efficacement préservée.
Deux stratégies pour produire de la chaleur
Face au froid :
Les hommes utilisent leur masse musculaire pour produire de la chaleur via les frissons, ce qui est rapide mais coûteux en énergie.
Les femmes mobilisent leur graisse brune (brown fat), capable de générer de la chaleur sans frissonnement, directement dans le corps.
Cette différence influence la manière dont chacun réagit et résiste lors de l’exposition au froid.
Un refroidissement plus rapide des extrémités chez les femmes
Même si elles disposent généralement d’une meilleure isolation naturelle, les femmes ressentent plus rapidement le froid au niveau de la peau, notamment aux mains et aux pieds.
Ce phénomène s'explique par :
Un rapport surface corporelle/masse corporelle plus élevé, favorisant une plus grande perte thermique en périphérie.
En conséquence, l'inconfort aux extrémités peut être plus marqué chez les femmes, sans que cela ne compromette leur capacité à maintenir leur chaleur interne.
Faut-il s'inquiéter pour les femmes en immersion froide ?
Une inquiétude injustifiée persiste autour de l’idée que le bain froid serait risqué pour les femmes. Ce mythe vient d'une interprétation erronée d'une étude extrême de 2014 (Solianik et al.), où des participants restaient près de 3 heures dans une eau à 10°C !!!
Cette expérience n'est pas du tout représentative d'une bonne pratique de l'immersion en eau froide.
Les immersions froides courtes et encadrées restent donc sûres et bénéfiques pour tous, à condition de respecter son ressenti et de pratiquer progressivement - et certainement pas 3h :)
Adapter sa pratique pour maximiser les bénéfices
Pour profiter pleinement de l’immersion froide :
Commencez progressivement, surtout si vous ressentez rapidement le froid aux extrémités.
Soyez attentif aux signaux corporels pour éviter tout stress thermique excessif.
Respectez votre cycle hormonal si vous êtes une femme, car la tolérance au froid peut varier selon les phases.
Ne prolongez pas inutilement l'exposition : une fois le choc initial passé, rester plus longtemps n'apporte pas de bénéfices supplémentaires.
En conclusion, on l'aura compris : les hommes et les femmes utilisent des voies différentes pour s'adapter au froid, mais tous peuvent bénéficier pleinement des bienfaits d’une exposition maîtrisée. Comprendre ces mécanismes, c’est mieux respecter son corps et optimiser sa pratique.
Cet article s'appuie sur les recherches et données scientifiques partagées par le Dr Susanna Søberg. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter son site officiel : Søberg Institute.



